Les sciences participatives au service des laisses de mer (Marha SP)

A la découverte des algues avec Alamer !

Dans le cadre du projet Marha Sciences Participatives (Marha SP) soutenu par l’Office Français de la Biodiversité, Planète Mer va travailler en partenariat étroit avec le CESCO pour déployer le protocole ALAMER au-delà de la Région Bretagne.

Mais qu’est-ce que « ALAMER » ? Il s’agit d’un protocole de sciences participatives, développé et porté par le CESCO. Il invite les citoyens à étudier les algues des laisses de mer pour aider les scientifiques à connaître mieux cet habitat et les communautés algales situées au large, dans le contexte de changements globaux (climatique-anthropique) et locaux (gestion du littoral, pollution…). C’est également l’occasion pour le grand public de découvrir l’intérêt et l’importance des laisses, qui bien qu’ayant mauvaise presse, sont loin d’être « sales ». 

La laisse de mer correspond à l’ensemble des débris naturels qui se déposent sur les plages lorsque la mer se retire avec le mouvement des marées. Majoritairement composée de débris d’origine végétale et animale, elle est bien souvent mêlée avec des déchets liés aux activités humaines (verre, plastique…). Ces accumulations de débris naturels ne sont pas que de simples déchets inutiles : ils contribuent à l’équilibre naturel des plages. En plus d’être à la base d’un large réseau trophique et de participer à la stabilisation du trait de côte (ligne du rivage qui sépare la mer et la terre), ces laisses accueillent une diversité d’espèces dont le cycle de vie est étroitement lié à ce milieu.

Malgré cette importance écologique, les laisses de mer sont la plupart du temps dépréciées des usagers de plages et les collectivités ont donc souvent recours à un ramassage mécanisé pour les retirer, ce qui empêche la bonne production des services écosystémiques qu’elles soutiennent. Il est donc important de sensibiliser le public afin de leur montrer toute l’importance des laisses et faire changer leur perception, en leur montrant que les laisses de mer ne sont pas sales et qu’elles sont un élément primordial des plages.

Induire ce changement de perception est l’un des objectifs du protocole ALAMER (et plus largement du programme Plages Vivantes), porté par le Muséum National d’Histoire Naturelle.

Les citoyens sont invités grâce à ce protocole, à caractériser les pratiques de gestion observées sur la plage ainsi que le volume de laisse de mer le long d’un ruban gradué de 25 mètres de longueur, en observant, identifiant et quantifiant les algues et les plantes marines contenues dans une surface d’étude d’un mètre carré.

 

Ces informations sont notées sur des formulaires puis saisies directement sur le site internet de Plages Vivantes. Ainsi collectées, elles contribuent à mieux comprendre les dynamiques des laisses de mer, mais également à mieux connaître les communautés d’algues et de plantes marines situées au large des plages et de suivre leur composition dans un contexte de changement climatique. 

Le suivi ainsi permis pourra appuyer la mise en œuvre d’éventuelles mesures de gestion destinées à maintenir le bon état écologique des laisses de mer, qui pourront alors remplir pleinement leur rôles écologiques, primordiaux pour l’équilibre et le bon fonctionnement des plages.

Pour en savoir plus : https://www.plages-vivantes.fr/

 

Rédaction : Elodie Lecointe (Planète Mer)

Relecture : Pauline Poisson (MNHN), Lilita Vong (Planète Mer)