Les pièges

Connaissez-vous cet engin ?

Les pièges, également appelés casiers, nasses ou pots, sont des engins de pêche passifs utilisés par les pêcheurs professionnels pour capturer des crustacés (homards, crabes), des céphalopodes (poulpes) et des coquillages (bulots). Ces pièges appartiennent à la famille des arts dormants (1). En France, en 2022, 8 % des bateaux pratiquaient la pêche à l'aide de casiers (Ifremer, 2022).

Comment reconnaitre un piège

Les pièges, généralement constitués d’une structure rigide en forme de cage ou de panier, peuvent être fabriqués en bois, en métal ou en plastique et disposent d’une ou plusieurs ouvertures en forme d’entonnoir. Ces ouvertures sont conçues pour permettre à l’animal d’entrer dans le piège, mais pas d’en sortir. La forme et la taille des pièges varient en fonction de l'espèce ciblée. Chaque piège est appâté, c’est-à-dire qu’un appât est placé à l’intérieur du casier pour attirer la proie, et le choix de l’appât dépend de l'espèce visée. La forme et la zone de déploiement des pièges sont également adaptées au comportement et aux habitudes alimentaires de l'espèce ciblée.

Où pêche le piège

Les navires utilisant des pièges en mer sont appelés caseyeurs. Généralement de taille moyenne (supérieure à 12 mètres), ces navires opèrent sur le plateau continental. Les pièges sont appâtés, posés sur le fond marin, souvent près des zones rocheuses, pendant environ 24 heures avant d’être remontés, vidés et réappâtés. Le nombre de casiers autorisés par navire varie en fonction des secteurs maritimes et des espèces ciblées. Les pièges sont déployés en chaîne (filière), c’est-à-dire reliés les uns aux autres par une corde. Chaque filière peut comporter de 10 à 40 pièges, selon les capacités du navire.

Comme tous les engins dormants, les pièges déployés en mer doivent être marqués. La réglementation impose aux pêcheurs d’utiliser des signaux lumineux et des balisages spécifiques pour identifier ces engins.

Quelles conséquences pour l’environnement

La pêche aux pièges est considérée comme une technique de pêche sélective car elle permet aux pêcheurs de cibler des individus adultes, en bon état et d’avoir peu de rejets. En effet, les animaux capturés sont remontés vivants sur les bateaux et ce sont exclusivement les individus dont la taille est supérieure à la taille minimale de capture qui sont gardés, les autres sont remis à l’eau vivants. Il s’agit également d’un engin de pêche respectueux de l’environnement, à condition d’être calé en dehors des habitats sensibles, tels que les herbiers et le coralligène. Cependant, comme les filets et les lignes, la pêche aux pièges peut être à l’origine de pêche fantôme. La pêche fantôme est une pêche indésirée qui survient lorsque des engins de pêche perdus ou abandonnés restent en mer et continuent de capturer des animaux. La perte de matériel de pêche représente pour le pêcheur une importante perte économique. Cette perte n’est jamais volontaire. La perte de matériel est souvent à imputer à des mauvaises conditions météorologiques ou à d’autres usages, ou au mauvais état des engins déployés.

 

 

  1. Les engins passifs ou arts dormants inversement aux engins actifs ne bougent pas lors de l’action de pêche, ils sont calés : c’est le mouvement des poissons qui les conduit à se faire prendre, à la manière d’un piège et non l’action du bateau.

 

Bibliographie :

Ifremer. Système d'Informations Halieutiques (2022). Flottille des Caseyeurs. Façade Mer du Nord - Manche. 2021. Synthèse des flottilles de pêche. https://archimer.ifremer.fr/doc/00802/91434/

Ifremer. Système d'Informations Halieutiques (2022). Flottille des Caseyeurs Métiers de l'hameçon. Façade Mer du Nord - Manche. 2021. Synthèse des flottilles de pêche. https://archimer.ifremer.fr/doc/00802/91436/