Les lignes et les hameçons

Connaissez-vous ces engins ?

Appartenant à la famille des engins de pêche passifs (1) et rassemblés sous le groupe « lignes et hameçons », les palangres et les lignes sont deux techniques de pêche similaires, caractérisées par une ligne garnie d'hameçons. Ces méthodes sont utilisées par les pêcheurs professionnels dans l’exercice de leur activité. En France, en 2022, 6 % des navires en activité dans l'Hexagone pratiquaient les métiers de l’hameçon comme activité exclusive (Ifremer, 2022).

 

Comment reconnaitre la palangre ?

La palangre est une ligne sur laquelle sont fixés de nombreux hameçons appâtés, c’est-à-dire des hameçons sur lesquels un appât a été fixé, répartis tout le long de la ligne mère. Le choix de l’appât, la taille des hameçons et de l’écartement entre les hameçons sont fait en fonction de l’espèce ciblée. Ces lignes sont ensuite lestées et déposées dans des endroits spécifiques en attente de leurs proies. La palangre est considérée comme un engin de pêche sélectif, car ses captures dépendent de l’appât choisie.

 

Où pêche la palangre ?

Les palangres peuvent être utilisées pour la pêche pélagique (en pleine eau) ou démersale (près du fond). Dans le premier cas, ce sont des palangres pélagiques ou palangres dérivantes, maintenues à la surface à l’aide des flotteurs, tandis que dans le second cas, ce sont des palangres de fond ou palangres calées.

 

Quelles conséquences pour l’environnement marin ?

La pêche à la palangre, en particulier la pêche à la palangre dérivante ciblant les grands pélagiques, espèces migratrices et mobiles comme le thon ou l'espadon, est une pêcherie ayant un nombre de prises accidentelles (2), principalement de raies et requins. En effet, bien qu’il s’agisse d’une méthode de pêche considérée comme sélective, des interactions involontaires avec des poissons non-ciblés, des oiseaux de mer, et d’autres animaux marins existent. Les pêcheurs, dans les dernières années, se sont engagés dans la réduction de ces captures via l’apprentissage et l’application de bonnes pratiques pour manipuler et remettre à l’eau ces animaux vulnérables vivants. De plus, des projets de recherche menés en partenariat entre des scientifiques et des pêcheurs visant à réduire l’impact de ces engins sur les captures accidentelles, via l’adoption de dispositifs d’effarouchement, comme des dispositifs répulsifs acoustiques, sont en cours.

La pêche à la palangre est considérée comme une technique de pêche à faible impact négatif sur l’environnement car elle ne provoque peu de dommages aux habitats, lors de sa pratique. Cependant, il se peut que la palangre puisse être à l'origine du phénomène de pêche fantôme (3) lorsqu’une ligne se casse et se perd dans la mer. La perte de matériel de pêche représente pour le pêcheur une importante perte au niveau économique. Cette perte n’est jamais volontaire, elle est souvent accidentelle et à imputer à des mauvaises conditions météorologiques ou au mauvais état des engins déployés ou encore à d’autres usages comme la grande plaisance. Des projets de recherche et développement menés en partenariat entre les scientifiques et les pêcheurs sur la pêche fantôme sont en cours. Ces projets ont pour objectif d'équiper les engins de pêche de balises afin de permettre aux pêcheurs de pouvoir retrouver les engins perdus.

Comme toutes les activités de pêche, la pêche à la palangre est aussi règlementée. Le nombre d’hameçon maximal autorisé, par navire et par espèces, ainsi que la taille des hameçons est bien définie par la réglementation européenne. En France, la règlementation varie en fonction de la façade mais aussi de l’espèce ciblée.

 

Comment reconnaitre la ligne ?

La ligne, comme la palangre, est une technique qui consiste à placer une ligne munie d’un hameçon, généralement appâté, dans l’eau. Il existe deux types de ligne : la ligne simple soit remorquée à la main, soit fixée au bout d’une canne et la ligne de traine. Les cannes et lignes à main sont généralement utilisées au poste à l’arrêt, tandis que la ligne de traine est pratiquée depuis le bateau en action de pêche. Cette technique vise à la capture des poissons comme le bar, le tacaud, le lieu jaune, le merlu, etc.

 

Conséquences pour l’environnement marin ?

  1. Les engins passifs ou arts dormants inversement aux engins actifs ne bougent pas lors de l’action de pêche, ils sont calés : c’est le mouvement des poissons qui les conduit à se faire prendre, à la manière d’un piège et non l’action du bateau.
  2. Les prises accidentelles sont toutes les captures d’espèces non commercialisables, souvent il s’agit d’espèces vulnérables ou protégées (tortues, requins, dauphins, etc.), dont la reproductivité est faible, pour lesquelles la pêche est interdites, qui sont faites accidentellement pendant la pêche.
  3. La pêche fantôme est une pêche indésirée qui survient lorsque des engins de pêche perdus ou abandonnés restent en mer et continuent de capturer des animaux.

 

 

Sources

Ifremer. Système d'Informations Halieutiques (2022). Flottille des Métiers de l'hameçon. Façade Méditerranée. 2021. Synthèse des flottilles de pêche. https://archimer.ifremer.fr/doc/00803/91461/

Ifremer. Système d'Informations Halieutiques (2022). Flottille des Métiers de l'hameçon. Façade Mer du Nord - Manche. 2021. Synthèse des flottilles de pêche. https://archimer.ifremer.fr/doc/00803/91462/