Les colliers de serrage en plastique

Du plastique dans l’océan, vraiment ?

Le programme Yaf Keru vise à restaurer 5 hectares de récifs coralliens dans l’archipel Indonésien des Raja Ampat. La technique de restauration : bouturer des colonies coralliennes saines qui ont été naturellement décrochées de leur substrat, créant ainsi des jardins de corail. Les coraux sont alors attachés à un grillage galvanisé à l’aide de colliers de serrage en plastique.

Une fois fixés, les équipes sur place coupent les queues (la majeure partie du plastique est donc enlevée) et laissent les bagues de fixation dans l’eau. L'équipe récupère les queues pour comptabiliser le nombre de coraux transplantés. Il y a donc une petite partie du collier de serrage qui reste et sur lequel le corail se développe : lors de sa croissance, le corail construit un squelette de calcaire qui se forme autour de la bague et finit par complètement l'incorporer. A titre d'exemple, c'est comme si on lui faisait une prothèse !

Cela reste à ce jour le meilleur compromis en termes de durée de vie, de maléabilité et de solidité de fixation. D’autres matériaux ont été testés : les métaux finissent par rouiller et causent des plaies qui s'infectent et ne cicatrisent pas provoquant la nécrose des tissus coralliens. A l'inverse, des matériaux naturels comme les fibres de coco et de coton ne sont pas assez rigides et peinent à maintenir la fixation. De plus, elles attirent d'autres espèces végétales (éventuellement) parasitaires : les épiphytes et créent un biofilm algal qui concurrence la croissance corallienne pour la colonisation de l'espace. Cela crée une compétition que le corail perd faute de vitesses de croissance, de développement et de reproduction plus lentes que celle des algues et autres épiphytes. En outre, la colonisation algale attire aussi des bactéries, parfois pathogènes pour les coraux à l'origine de maladies coralliennes !

La bague des colliers de serrage en plastique reste à ce jour le meilleur compromis d'efficacité et de rentabilité face aux autres options, bien que des recherches soient en cours pour développer d'autres matériaux qui pourraient y substituer évitant ainsi tout plastique dans l’océan.